lundi 10 octobre 2016

Un bénédictin que j'aime...

                                                     
       A mon papa.

  Pour pallier à ma bêtise sur mon autre blog "mémoire en vrac"  j'ai cherché un texte que j'avais mis bien au chaud dans mon ordi.  Et j'ai trouvé la "Chronique du monastère (de Landévennec) "  que j'avais acheté lors de ma dernière visite au début de ce siècle avec une amie poète. Nous avons visité le vieux monastère en ruine et une expo en face où l'on pouvait toucher l'image grandeur nature de celui qui a été et qui est toujours le cousin de mon propre père. Le Père Félix, comme ils disent.
Mes soeurs et moi l'avons souvent vu et il nous avait parlé des raisons qui l'avaient fait choisir l'habit de moine.
  Depuis, j'ai beaucoup d'admiration pour lui, et pour Saint Benoît qui me parait extraordinaire car la plupart des ordres religieux pratique la loi de St Benoît. Voir L'humilité selon Saint Benoît que je possède et dont j'ai parlé, peut-être, ou bien dont je parlerai...


   Dans ce livret dit "Chronique du monastère" il y a cet article (partiel) suite à la mort du Père Félix, cousin de papa. 


 CHRONIQUE DU MONASTERE  (Landevennec) 

De même que le mois de novembre avait été marqué par la Bénédiction de notre nouveau Père Abbé, de même celui de décembre le fut par le décès de notre ancien Abbé, le Père Félix (décembre 1991). Le temps, particulièrement froid et brumeux en avaient retenu plusieurs, et dans les jours qui suivirent nous parvinrent nombre de lettres témoignant de la grande vénération et affection dont notre Père Félix était l’objet :  « Disponible, attentif, indulgent, le décrira Josette Voiton dans le Courrier du Finistère;  un moine tout entier tourné vers celui ou celle qui attendait conseil, compréhension, réconfort, aide, compassion ; un moine qui savait calmer les angoisses, ouvrir les cœurs, indiquer la direction, encourager ; un moine dont l’humilité, le retrait mais aussi la fermeté l’invitaient à une profonde réflexion ». La succession si rapide de ces deux événements n’était pas pour nous sans signification. Le Père Félix avait fondé Landévennec et depuis quarante ans l’arbre s’était enraciné et avait étendu ses ramifications ; une page était maintenant tournée, il nous fallait résolument nous tourner vers l’avenir.
Nous avons cru à l’amour    (Homélie du P. Abbé pour la veillée funèbre du Père Félix)   Il était d’usage autrefois qu’un Abbé, comme un évêque, se choisisse une devise. Le Père Abbé Louis-Félix avait tiré la sienne de la Première Lettre de saint Jean, ch. 4 :16 «Nous avons cru à l’amour » - L’expression est caractéristique du langage de Jean, qui voit dans la foi la source de la vraie connaissance. On ne connaît pas Dieu d’abord, pour croire en lui ensuite. On croit en Dieu et en son amour, de là vient qu’on les connaît l’un et l’autre. Le Père Félix a vécu au milieu de nous comme un grand croyant. Son discours sur la foi, la nécessité de la foi, paraissait avoir parfois quelques accents volontaristes. Il aimait répéter l’une des dernières paroles – à moitié bretonne, à moitié française – d’un jeune frère, François Cabon, décédé en 1949 : « C’est pas comprendre que c’est, c’est croire qu’il faut ». Il citait aussi le mot de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus :  « Je  veux croire ». Il voyait dans la foi la mise en acte de la confiance et de l’amour. A nos complications d’adultes, à nos susceptibilités intellectuelles, il opposait la simplicité de l’enfant qui met sa main dans celle de sa mère et se laisse guider. Tous ceux et celles qui ont approché le Père Félix pourraient témoigner que la foi, la priorité de la foi, était chez lui un état d’esprit et la disposition habituelle de son cœur et de son intelligence.
Une autre dimension constante et profonde de sa vie était son désir de prendre part à la Pâque du Christ. Il a été touché par le petit mot « Il faut » qui revient sur les lèvres de Jésus quand il parle de sa mort et de sa résurrection : « Il faut que s’accomplisse tout ce qui a été écrit de moi dans le livre de Moïse, les prophètes et les psaumes »  (Luc 24 :44)

 Il recevait ce mot dans la foi ;  il y croyait, et de sa foi en cette parole naissaient chez lui connaissance et certitude : il n’y a pas de moisson sans  semailles ;  pour germer, le grain de blé doit mourir...

     Ce dernier paragraphe me fait penser à quelque chose, tiens...   (je n'oublierai pas de chercher).
       à suivre, probablement...